La crise a laissé et laisse encore des stigmates au sein de notre économie, les questions de financement et d’investissement ont rarement été aussi tendues, le nombre de défaillances touchant les micro-entreprises n’employant pas de salarié est en recul de 6 % par rapport à l’année dernière. En revanche une très forte hausse des défaillances touchant les PME est observée : 49 % pour celles employant de 3 à 200 salariés, 62 % pour celles qui emploient entre 50 et 100 salariés. En 2009, l’ensemble des secteurs d’activité ont été touchés par cette crise sans précédent L’industrie manufacturière et l’immobilier ont accusé une hausse de 25 % des défaillances. Le secteur du transport routier de marchandises a enregistré une dégradation de près de 21 %, L’hébergement (+20 %) Les services aux particuliers (+14,7 %). Seul le commerce a progressé de près de 8 %. Les procédures collectives sont en hausse de 11,4 % L’intensification de la crise a enclenché fin 2009 une hausse de 11,4 % du nombre des procédures collectives (hors sauvegarde), contre 10,3 % en 2008 et 5,5 % en 2007. Redressement judiciaire en baisse, mais hausse des procédures préventives Le nombre de redressements judiciaires a continué de décroître en 2009, Mais le recours aux procédures préventives (mandat ad hoc et conciliation) a lui augmenté. Les entreprises ayant traversé une procédure de redressement judiciaire 76,9 % des dossiers se sont soldés par une liquidation, 18,2 % par des plans de continuation Et 4,9 % seulement par des plans de cession.

Secteurs les plus touchés

La proportion de liquidations judiciaires directes est en hausse dans la plupart des secteurs d’activité, mais ce sont le commerce et les services aux entreprises qui restent les plus fragiles. Ces difficultés concernent l’ensemble du territoire, 3 régions semblent plus particulièrement touchées : l’Ile-de-France, la région Rhône-Alpes et depuis peu l’Alsace, présentent des taux de liquidations judiciaires directes très supérieurs à la moyenne. profil type des entreprises touchées ? En 2009, ce sont les entreprises âgées de 3 à 5 ans qui ont enregistré le taux de liquidation judiciaire directe le plus élevé. Et là encore, pas de surprise : plus une entreprise est importante en taille ou plus elle est âgée, et plus elle a de chance de trouver une solution de redressement.

Les procédures de sauvegarde

En nette augmentation Tout comme le redressement, les procédures de sauvegarde ont enregistré une augmentation : avec 1 452 procédures ouvertes en 2009, elles ont vu leur nombre doubler en un an, même si ces procédures de sauvegarde ne concernent encore que 2,31 % de l’ensemble du nombre de procédures collectives. Les défaillances ont connu une stagnation au cours du quatrième trimestre 2009, mais les sauvegardes n’ont cessé d’évoluer à la hausse tout au long de l’année.

Qui est concerné ?

La majorité des dossiers touche les PME de moins de 50 salariés. Mais la crise a également fragilisé les entreprises de taille plus importante : 74 entreprises employant entre 50 et 99 salariés y ont eu recours en 2009 (soit trois fois plus que l’an passé). Les secteurs d’activité les plus touchés par la sauvegarde en 2009 sont Le commerce (313 procédures, dont 169 pour la seule vente de détail), L’industrie hors agroalimentaire (276 procédures), Les services (269 procédures), Et la construction (262 procédures). Au final, les procédures de sauvegarde ouvertes entre 2006 et 2009 ont abouti dans 53 % des cas à un plan de sauvegarde. 26 % ont été converties en liquidations judiciaires et 21 % ont fait l’objet d’un redressement judiciaire. C’est dans le secteur du bâtiment, des services aux entreprises et pour les TPE de moins de 3 salariés que ce passage de la procédure de sauvegarde à la liquidation judiciaire a été le plus important (30 % ). A contrario, plus l’entreprise est grande, plus elle semble avoir de chance de passer de cette procédure à la mise en place d’un plan de sauvegarde : ce fut le cas dans 60 % des cas pour les PME de plus de 50 salariés.

Perspectives

« Si bon nombre de PME ont réussi à relever le défi de maintenir le cap malgré la crise, c’est au prix d’une très forte et brutale dégradation de leur situation, intervenue principalement entre octobre 2008 et fin août 2009. L’histoire des précédentes crises nous a enseigné que le pic des défaillances consécutif à une crise intervient souvent 2 à 3 ans après sa naissance.